

Pascale Missoud
Parisienne pure jus, Pascale a grandi dans un hôtel : un bon début pour attiser curiosité des autres et d’ailleurs. Elle a d’abord traîné ses bottes entre une école de traduction, une école de journalisme et la pampa argentine. Tombée par hasard dans le tourisme, elle choisit immédiatement la voie de l’indépendance. Elle part d’abord en binôme avec un photographe mais préfère rapidement voyager seule. Son terrain de jeu préféré ? Toutes les régions qu’elle ne connaît pas encore, même si elle avoue une tendresse particulière pour l’Amérique du Sud. Des Abruzzes au Zoulouland, du désert du Namib au volcan de la Soufrière, du ski dans les Alpes à la plongée sous-marine dans la mer de Cortez, elle observe beaucoup, discute pas mal, s’étonne toujours, ne se rassasie jamais. Résultat, plus de 25 ans de reportages sous toutes les latitudes, pour des magazines grand public comme professionnels et la rédaction de plusieurs guides.

Votre hôtel, si vous choisissez le Mama Shelter Paris East, s’est faufilé entre une résidence étudiante et une médiathèque du XXe arrondissement. Autant dire un quartier popu et cosmopolite, pas des plus glamour... mais Mama Shelter sait jouer sur l’humour ! C’est le premier-né de la chaîne. Pour lobby, une sorte de couloir sans fin. Plafond noir graffité, une des marques de fabrique de la maison, vitrines pour achats pratiques ou coquins... : grincheux, passez votre chemin ! Suivez le plafond et voici la salle du restaurant. Immense, encombrée de banquettes où se vautrer — tenez-vous bien droit si vous avez le banc de bois, amusant et cosy tout à la fois. Et surtout, ces longues tables prometteuses de rencontres : s’il vous plaît passez-moi le pain, moi, c’est Julien ! 170 chambres, forcément, il faut les caser. A vous de voir si vous voulez dormir en cosy Small ou en mode XXL avec terrasse privée pour toucher les étoiles. Terrasse, vous avez dit terrasse ? Guirlandes de bal musette, matériaux de récup' et sièges dépareillés. Des parasols plantés comme des piquets, un baby-foot pour s’entraîner : on n’est pas là pour se prendre au sérieux. Et à l’heure de l’apéro, Mama Africa ou Mezcal qui pique, rien que le nom des cocktails, c’est cool et branchouille !

Bon, le 7e arrondissement n’est certainement pas le plus glamour des quartiers lyonnais, mais il est bien vivant, un peu bohème, beaucoup popu : tout ce qui séduit les Mama Shelters ! Voilà pourquoi vous venez traîner vos guêtres dans ce coin qui longe les berges du Rhône, devant ce bâtiment de briques – grises, les briques. L’éternel tableau noir graffité au plafond (ici, c’est Tarek Benaoum qui s’est amusé), un traîneau en guise de canapé, un lustre comme des pattes d’araignées et, forcément, les vitrines remplies de jouets… Et pas que pour les enfants ! Dans les couloirs, moquette sérigraphiée et murs de béton. Au fait, vous avez choisi Small ou Medium ? Non, c’est pas votre taille, mais celle de votre chambre, de 15 à 21 m2. Là encore, murs bruts ou colorés, linge blanc et moquette noire et grise et, pour le fun, des masques de toons comme abat-jour : sobre et fonctionnel. Comme pour mieux vous dire "Allez, descendez, si vous voulez vous amuser !". Des bouées éclairées, des coussins bariolés et ces immenses tables d’hôte, signe de convivialité. C’est sûr, il faut aimer copiner ! Il fait doux, il fait beau ? Direction le rooftop : pour boire un verre avec une planche apéro, c’est hype et chill juste comme il faut.

A moins d’arriver en taxi, vous allez vous arrachez les cheveux pour trouver une place ou vous garer. Mais après… Descendez ces escaliers, oui, jusqu’au bords de Seine. Il est, là, amarré au pied de la gare d’Austerlitz, le OFF, un véritable hôtel flottant imaginé à partir d’un – grand – catamaran ! Une passerelle en bois... grimpez à bord, moussaillons ! Rive Droite ou Rive Gauche, vue Seine ou vue urbaine, les chambres balancent entre deux perspectives. Elles ont tout de la cabine, petites en majorité pour une ambiance plutôt chic et épurée. Douche à l’italienne et parquet clair, clim' et jeux de lumière. Un bassin tout en longueur, plus qu’une piscine, et creusé au même niveau que la Seine. On peut jouer les naïades pas trop frileuses cocktail à la main — il n’y a qu’un mètre de profondeur — à condition d’apprécier être au centre de l’attention. Vous pouvez aussi boire votre verre sur la terrasse, autour d’une petite table orange pepsi ou allongés dans un coin sur un transat bleu roi. Un bar food pour les tapas et, aux beaux jours, le OFF fait le show dans ses assiettes bien iodées. Et vous ne serez pas les seuls, les Parisiens aussi savent apprécier. Ambiance jeune, une playlist groovante juste ce qu’il faut, pour ne pas – trop — spolier les conversations.





