Niveau physique et preparation
Circuit itinérant de 1 à 2 semaines d’autonomie en milieu isolé. Sans portage. 4 à 6 heures de kayak par jour avec alternance de randonnée à pied en étoile. Aucune expérience en kayak ou en canoë requise, habitude du camping en plein air. Bonne condition physique nécessaire. Il est nécessaire de savoir nager et notamment d'être en mesure de tenir une distance minimum de 25 mètres à la nage et de pouvoir s’immerger totalement sous l’eau.
[b]Préparation physique[/b]
Afin d’éviter les courbatures des premiers jours, il est important de s’échauffer un peu avant le départ. Faites quelques pompes et tractions chaque jour pendant une semaine. Un autre moyen de mise en forme (surtout pour les bras et les épaules), quelques séances de piscine en faisant des longueurs en insistant bien sur les bras. Inutile de trop forcer, le but de cette préparation est d’éveiller certains muscles qui n’ont pas l’habitude de travailler. Prévoyez d’emporter un tube de baume chauffant ou un décontractant léger.
[b]Préparation psychologique[/b]
En Arctique, il faut avoir l'esprit souple. Ici, ce sont les éléments qui décident. Ils peuvent vous obliger à dérouter le parcours, retarder le départ ou rentrer en retard. Le guide est seul maître sur le terrain et peut être amené à prendre des décisions capitales. En somme, partir en Arctique, c'est partir à l'aventure et accepter que les éléments gouvernent à notre place..
[b]Caractéristiques du circuit[/b]
Au Groenland et dans les régions polaires en général, aucune infrastructure n'est disponible une fois que l'on quitte une ville ou un village. Tout doit être transporté, des tentes et sacs de couchage aux vêtements, ustensiles de cuisine et provisions. Une randonnée à pied de plus de 8 jours devient rapidement une tâche exigeante. Quant aux porteurs, contrairement au Népal, même à 150 euros par jour et par personne, cette option n'est pas envisageable.
Face à ce défi logistique, nous avons opté pour le kayak en tant que moyen de locomotion. En tant que mode ancestral des Inuits, le kayak se révèle être une solution silencieuse et autonome. Il nous permet d'explorer des criques de l'autre côté des glaciers ou des îlots autrement inaccessibles à pied. Le kayak devient ainsi notre vélo et notre caravane, nous assurant une autonomie totale pendant 15 jours, 3 semaines, voire plus.
Nos séjours sont itinérants (tous les jours ou tous les 2 jours, nous nous déplaçons) ou fixes (nous établissons un camp de base et explorons toutes les possibilités : un jour à pied, un autre en kayak, un troisième pour observer une colonie d’oiseaux, des phoques… lorsque nous avons "épuisé" la région, nous partons sur un autre camp de base, déménageant notre matériel en kayak !). Dans tous les cas (même les expés), nous laissons une large part aux balades à pied qui sont d’autant plus agréables que nous ne transportons que les affaires de la journée.
Difficultés : dès l’instant où vous n’êtes pas "tétanisé" à l’idée de mettre un pied dans l’eau, tous ces séjours sont accessibles à toute personne en bonne forme physique, ayant l’habitude du plein air… Après, tout dépendra de la météo !!!
Ce séjour n'est pas difficile techniquement en revanche, la durée d'isolement et de vie sous tente est relativement longue.
Distance parcourue en kayak : 90 à 110 km
[b]Déroulement d'une journée type[/b]
Elle est bien sûr guidée avant tout par la météo, les glaces, la forme et les envies de chacun.
08h30 Lever, petit déjeuner, démontage des tentes, chargement des kayaks.
10h00 Départ en progressant régulièrement durant deux à trois heures, nous aurons effectué l’essentiel de notre étape dans la matinée.
12h30 Arrêt pour le repas de midi.
14h00 Reprise de la navigation, chasse photo… Rythme plus détendu qu’en début de journée.
17h00 Choix de l'emplacement et installation du camp, promenade dans les alentours, préparation du feu, veillée.
Cet itinéraire est simplement une indication du déroulement de notre randonnée, au cours de laquelle plusieurs journées pourront être entièrement dédiées à des balades à pied ou à d'autres activités au choix. Il est essentiel que chaque participant participe activement à la vie quotidienne, que ce soit en cherchant du bois, en ramenant de l'eau, en montant sa tente, ou en aidant à la préparation des repas. Ces tâches font intégralement partie de notre mode de voyage.
En fonction du groupe et du guide, les journées peuvent également débuter plus tard, sans pour autant être plus courtes (en raison parfois de débarquements tardifs). L'objectif principal demeure de tirer le meilleur parti des richesses du site. Patienter quelques heures pour bénéficier d'une belle lumière sur un glacier peut grandement améliorer le souvenir que l'on en conservera.
[b]Les moustiques[/b]
Les insectes varient d'une année à l'autre et d'un endroit à l'autre. Malgré tout, avec des produits adaptés, ils restent généralement supportables. Les crèmes anti-moustiques françaises ne sont pas idéales pour les régions arctiques ; privilégiez les produits locaux. Un tube peut être utile en attendant d'en acheter sur place. Bien que la moustiquaire ne soit pas toujours nécessaire, sa légèreté en fait un ajout judicieux au sac à dos.
[b]Durée du voyage - autonomie[/b]
La durée en autonomie est préalablement déterminée dans le programme de chaque séjour. Plus elle est longue, plus vous vous éloignez des villages habités, nécessitant une préparation à l'isolement total. En cas de problème, le rapatriement est relativement simple près d'un village, mais devient une aventure à plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres. Les secours sont lents, donc vous devez être conscients que vous êtes essentiellement responsables de votre propre sécurité.
[b]Les conditions météo[/b]
La météo, particulièrement imprévisible à ces hautes latitudes, peut vous réserver des conditions difficiles. Êtes-vous prêt à affronter la pluie, le vent, la neige, et l'attente pendant une, deux, voire trois semaines en cas de malchance ? Bien que ce soit l'une des principales difficultés, soyez rassuré : il fait aussi très souvent beau, et quinze jours voire trois semaines de ciel bleu ne sont pas rares.
[b]La sécurité[/b]
Nos raids sont équipés de balises de détresse de type Sarsat, qui, en cas d'extrême urgence, déclenchent l'intervention du moyen de secours le plus approprié. Cependant, le délai d'intervention peut varier de quelques heures (en cas d'hélicoptère ou d'avion) à plus d'un jour (en cas de bateau). Le guide dispose également d'un téléphone satellite qu'il utilise pour informer l'agence de l'itinéraire suivi.
La combinaison sèche est un gage de sécurité excellent en cas de chute dans l'eau froide, mais le port du gilet de sauvetage demeure obligatoire.
En mer comme à terre, il est impératif de ne jamais s'écarter du groupe sans en informer l'accompagnateur. En mer, il est crucial que les kayaks restent à portée de voix. Chaque jour, en fonction de la météo et de la nature de l'étape, l'accompagnateur donnera des consignes spécifiques. Pour l'embarquement et l'accostage, suivez ses indications, car chaque lieu de débarquement est unique.
En cas de retournement en mer, sortez immédiatement du kayak, agrippez-vous à la coque et éventuellement montez dessus. N'essayez jamais de nager jusqu'à la rive. L'accompagnateur décidera de la méthode de sauvetage à appliquer (remise à flot, remorquage, prise en charge par des kayaks sauveteurs). En cas de retournement, restez calme, car ces situations sont très rares, généralement liées à une imprudence de l'équipage et se terminent toujours favorablement.
[b]Les kayaks[/b]
Ils offrent une stabilité remarquable à condition de respecter certaines règles fondamentales... Notre flotte se compose de kayaks "Kodiak" (biplaces "Biwok" et monoplaces "Aquanaut") ou "Looksha" de Necky. Ces kayaks rigides sont à la fois maniables, stables et dotés d'une bonne vitesse de déplacement, les rendant adaptés, notamment, pour une première expérience. Le kayak facilite le déplacement d'un point à un autre et le transport de l'équipement. La principale échelle de difficulté à considérer concerne la durée et les conditions météorologiques. Il est important de noter que par temps clair et en mer calme, la randonnée en kayak est, toutes proportions gardées, plus accessible que la randonnée à pied.
[b]Préparation du raid[/b]
Un minimum d’une demi-journée (voire plus) est toujours nécessaire pour préparer le départ : conditionnement de la nourriture, des effets collectifs et personnels, chargements des kayaks, réglages des pédaliers, essayage de la combinaison sèche, sont d’autant d’impératifs qui retardent la première mise à l’eau. A vous de vous organiser et d’aider l’accompagnateur pour perdre le moins de temps possible.
[b]Chargement des kayaks[/b]
Deux larges sacs étanches vous sont remis au début de l'expédition, abritant vos effets personnels. Ils sont placés dans les compartiments étanches des kayaks rigides. Un grand sac peut facilement se caser entre les jambes du kayakiste, ce qui cale agréablement les genoux. L’intérieur de la coque est réservé à la tente, la nourriture et à tout ce qui est lourd (trépied photo, chaussures de marche, bidons d’eau...).
[b]Les sacs étanches[/b]
En kayak, tout se mouille plus ou moins. Les affaires personnelles seront donc rangées dans des sacs étanches. Prévoyez des sacs plastiques pour doubler la protection de vos affaires, et également vos propres sacs étanches pour tout le matériel précieux (matériel photo…).
[b]Entretien de l'équipement[/b]
Nos kayaks sont tous en parfait état, entièrement révisés avant l’été. Il est donc important d’en prendre soin pour que les participants à un séjour en fin de saison puissent bénéficier d’un matériel de même qualité. Les kayaks doivent être sortis de l’eau, vidés et retournés tous les soirs. Evitez toutes formes de chocs ou de frottements contre les cailloux ; accostez safran levé. La petite glace ne pose pas de problème pour être traversée en kayak, mais les gros morceaux sont de véritables dangers pour la coque et peuvent la percer. N’hésitez pas à faire part à l’accompagnateur de toute anomalie.
Vous ne devez pas fumer lorsque vous êtes en tenue de kayak ( tout simplement pour éviter de faire des trous dans les jupes, gilets ou combinaisons !… il en est d’ailleurs de même dans les tentes, par simple respect pour les personnes qui vous suivront et qui ne souhaitent pas forcément y sentir des odeurs de tabac !).
[b]La navigation[/b]
La vitesse moyenne de progression oscille entre 4 et 5 km/h, sans prendre en compte les arrêts. Une étape de 15 km par jour est considérée comme moyenne, tandis qu'elle devient très bonne à partir de 25 km.
Dans un kayak biplace, c'est la personne à l'arrière qui dirige l'embarcation à l'aide d'un pédalier relié au gouvernail (le safran étant la partie immergée du gouvernail). La personne assise à l’avant est chargée de donner le rythme de pagayage, auquel l’équipier à l’arrière devra s’adapter..
Un rythme rapide en "effleurant l'eau" ne peut rivaliser avec un rythme lent en appliquant une pression sur la pagaie. Il est crucial de ressentir la résistance de l'eau pour avancer. Il est recommandé de tendre les bras et de porter la pale de la pagaie loin en avant pour obtenir un mouvement ample (le parcours de la pale dans l'eau doit être aussi long que possible). Bien que l'effort ne soit jamais violent, il est bien présent.
Si vous n'êtes pas un adepte du sport et que, après votre première sortie en kayak, vous ne ressentez pas de fatigue... il serait peut-être bon de vous inquiéter de l'état de votre équipier...
[b]Quelques aspects pratiques[/b]
La peau des mains met très longtemps avant de s’insensibiliser aux frictions avec la pagaie ; prévoyez le nécessaire contre les ampoules, ainsi que des gants.