Us et coutumes
Langue corse
Le corse serait « un faiceau de parlers du groupe itaslien ». La langue corse n’est régulièrement parlée que par les personnes pagées et une poignée de jeunes. Pourtant, on estime à 70 % le nombre d’habitants sachant la parler !
Depuis que le gouvernement lui a accordé en 1974 le statut de langue régionale, elle est enseignée à l'université de Corte et dans certaines écoles. Mais les puristes préfèrent fabriquer des néologismes néo-corsiens à base de français en oubliant les affinités anciennes avec l’Italie.
Il faut aussi signaler la difficulté à « fixer » cette langue. Longtemps, elle n'a dépendu que de la tradition orale, et le problème pour l'enseigner est de se mettre d'accord sur un corse « généraliste » qui soit accepté par tous.
Littérature corse
Combattue par la IIIe République, presque anéantie par la télévision et le monde moderne, la langue corse n’est régulièrement parlée que par les vieux et une poignée de jeunes. Pourtant, on estime à 70 % le nombre d’habitants sachant la parler ! Depuis que le gouvernement lui a accordé en 1974 le statut de langue régionale, elle est enseignée. Mais les puristes préfèrent fabriquer des néologismes néocorsiens à base de français, en oubliant les affinités anciennes avec l’Italie.
Il faut aussi signaler la difficulté à « fixer » cette langue à l’écrit. Longtemps, elle n’a dépendu que de la tradition orale, et le problème pour l’enseigner est de se mettre d’accord sur un corse « généraliste » qui soit accepté par tous. Car chaque microrégion a « son » parler corse. De fait, le vocabulaire varie souvent. Si on fait le tour de l’île, on trouve une bonne dizaine de manières de nommer une chaise.
Musique corse
Chants profonds : les archétypes
La musique corse est avant tout une affaire de voix, de chant. De chants profonds, sans âge, transmis de mère en fille, de père en fils.
Citons u chjam'e rispondi, joutes poétiques où deux chanteurs improvisent un duel précisément rimé ; le vainqueur sera celui qui aura le mieux chanté et composé les vers les meilleurs, les plus percutants ; u brinchisu, couplet pour célébrer un évènement heureux ; a paladina, chant guerrier ; a tribbiera, chant paysan ; a nanna, berceuse ; u sirinatu pour les jeunes mariés ; u lamentu pour les défunts.
Enfin, les chants polyphoniques lors des fêtes de villages ou des processions religieuses... Ces chants polyphoniques regroupent jusqu'à une dizaine de chanteurs, mais trois voix suffisent.
La fin du chant traditionnel
Cependant, la transformation de la société corse, qui a vu son économie et son organisation sociale changer radicalement au cours du XXe s, passant du mode pastoral et autarcique à une émigration massive vers la France continentale (sans toutefois couper le lien), a bien failli en avoir raison du chant corse.
Il y avait bien, avant guerre, Tino Rossi, qui a toujours son fan-club. Il ne chantait d’ailleurs pas en corse. À sa suite, d’autres chanteurs de charme creuseront la même veine. Un Charles Rocchi ou un Antoine Ciosi ont élevé le niveau mais, tout de même, la chanson corse paraissait moribonde quand...
Renaissance et reconnaissance
Au début des années 1970, parallèlement au mouvement nationaliste, survint Canta u Populu Corsu, bousculant les idées reçues grâces à ses polyphonies immémoriales et aux chansons de Jean-Paul Poletti. Ce groupe a rendu au chant l'une des fonctions qui, en Corse, était sienne : faire redécouvrir son histoire, sa culture, son âme à ce peuple.
Avant d'obtenir un grand succès au Canada, Petru Guelfucci fut avec Poletti l'un des fondateurs du groupe.
I Muvrini, qui est certainement aujourd'hui le plus connu des groupes de musique corse, est également un « descendant » naturel de « Canta ». La forte personnalité de Jean-François Bernardini, qui aime communiquer avec le public, y est pour beaucoup. ...). Mais il faut d’abord rendre hommage à son père, Ghjuliu Bernardini, qui avait travaillé au sein de « Canta » et qui est l’un des initiateurs du renouveau musical corse.
Signalons encore Madrigale, qui refuse de vendre son âme au diable en passant par les fourches caudines du show-biz, Chjami Aghjalesi, I Surghjenti, Cinqui So (plus tendance world music) ou I Palatini.
Vendetta
Ce phénomène a été un véritable fléau durant des siècles. Ainsi, on estime qu’à la fin du XVIIe siècle, la vendetta faisait chaque année en Corse plus de 900 victimes ! Les derniers cas remontent à l’après-guerre. Les villages qui en ont été le théâtre s'en souviennent.
Comme dans une grande partie de la Méditerranée, un meurtre ou une offense grave engageait l’honneur de la famille de la victime. Cela déclenchait une sorte de guérilla impitoyable entre deux clans ennemis d’un même village. La vendetta durait longtemps et s’achevait souvent par l’extermination de l’une des familles ou par la fuite dans le maquis du principal justicier.
Refusant la mainmise sur leur île par des puissances étrangères (des Romains aux Génois), les Corses ne reconnaissaient qu'en partie leurs lois et leurs institutions. Méfiance, donc, à l’égard de la loi : tel était le mot implicite. Les bandits d'honneur furent surtout à la mode au XIXe siècle.