La Tunisie a l’image d’une destination de tourisme de masse avec beaucoup de resorts en tout inclus, mais il semble que ces dernières années, des séjours en immersion se développent … Tu confirmes ?
Arthur :
" La Tunisie souffre de son image de destination balnéaire de masse et peu chère. Mais je trouve que c’est très réducteur car le pays ne se limite pas qu’à ça. On trouve des hébergements de qualité en dehors des principaux sites balnéaires, notamment à Tunis évidemment mais aussi dans la charmante ville de Sidi Bou Saïd ou encore à Monastir et Sousse qui sont un pôle culturel important au centre du pays. Des maisons d’hôtes chaleureuses et à taille humaine, où on peut vivre au plus près des locaux, se développent. En arabe, la maison se dit « Dar » donc tous les hôtels dont le nom commence par « Dar » sont, en quelque sorte, à la Tunisie ce que les riads sont au Maroc. FairMoove a référencé plusieurs maisons d’hôtes, qui s’inscrivent dans une démarche à la fois écoresponsable et d’immersion dans le pays.
Mais, même si on choisit un resort balnéaire, il ne faut surtout pas hésiter à en sortir parce qu’ensuite c’est très facile de s’immerger dans les souks, les médinas et les cœurs historiques de villes souvent trop peu visités par les touristes. Kairouan, par exemple, site historique majeur de la Tunisie et ville classée au patrimoine mondial de l’humanité, n’est qu’à une heure de la côte. Donc si vous sortez de votre resort, c’est une expérience alors très différente de la Tunisie qui s’ouvre à vous. "
La Tunisie a de très belles plages mais c’est aussi un patrimoine culturel impressionnant alors quel séjour recommanderais-tu pour allier farniente et culture ?
Arthur :
"C’est vrai que les plages en Tunisie sont magnifiques ! Et c’est bien ce qui a permis l’essor d’un tourisme plutôt balnéaire dans le pays ! Mais résumer la Tunisie à ses plages ce serait vraiment dommage et ce serait oublier les nombreux sites culturels du pays...
Toute la côte au nord de Tunis, ouverte sur la Méditerranée et face à l’Europe, témoigne du passé long et mouvementé de la Tunisie. On pense évidemment aux vestiges de l’Antiquité romaine de la célèbre ville de Carthage, la cité rivale de Rome, qu’on peut visiter dans les alentours de Tunis. Mais il y a aussi Dougga, à l’Est de Tunis, qui serait la ville romaine la mieux conservée d’Afrique du Nord.
Tabarka avec ses fortifications génoises et son festival de jazz ou encore Bizerte, ville fondée par les Phéniciens et dotée d’un port de pêche pittoresque, sont deux villes à visiter. Sans oublier Tunis où les expériences culturelles sont nombreuses entre déambuler dans les souks, se perdre dans la médina ou encore visiter les musées.
Alors, pour allier farniente et culture, l’idéal est de faire un petit circuit au Nord puis de se poser quelques jours sur une des plages d’Hammamet… Ou bien, car les distances ne sont jamais très longues, on peut choisir de se poser dans un camp de base et rayonner autour, ce qui permet de bénéficier d’un hôtel en bord de mer parfait pour la détente tout en visitant les sites incontournables de la région."
Au niveau du tourisme nature, où en est la Tunisie ? Ont-ils pris des mesures pour protéger leur environnement et quels sont les sites naturels immanquables ?
Arthur : "Le tourisme « vert » est encore peu développé en Tunisie et ne semble pas la priorité des autorités. Cela ne fait pas honneur à la diversité des écosystèmes tunisiens. Au nord du pays, on est dans une ambiance méditerranéenne avec des côtes qui n’ont rien à envier à celles du sud de la France. Alors qu’au sud, on est aux portes du Sahara…
Il n’y a pas moins de 15 parcs nationaux en Tunisie, pour un pays 4 fois plus petit que la France.
Ces ressources sont mal mises en avant alors que d’autres pays avec moins d’animaux, moins de parcs et moins de diversité savent mieux les exploiter et se positionner… Tant mieux peut-être pour celles et ceux qui s’y intéressent pendant que la majorité des touristes se contentent des plages !
Par exemple, le parc de Boukornine, situé à seulement 18 kilomètres de Tunis, compte plus de 25 mammifères. Celui d’El Feija, à la frontière avec l'Algérie, est destiné à la protection du cerf de Berberie tout en disposant d’une faune très variée puisque c’est la région la plus humide du pays.
Au sud, il faut bien sûr explorer les environs de Tozeur, mélange d’oasis et de paysages désertiques spectaculaires ! Paysages qui ont d’ailleurs servi au tournage de scènes de Star Wars !"