Tuni et un autre regard sur La Paz
Nous nous laissons vivre au rythme de la Cordillère. Nous suivons Vicky à l'école du village, pourquoi ne pas s’essayer à un cours de langue aymara. La transmission des traditions ancestrales passe aussi par l’enseignement de cette langue encore parlée dans les villages.
Nous nous proposons ensuite comme commis de cuisine avec Denys et Marisol. La spécialité ici est la Huatia, où l’on creuse un trou pour cuire le plat dans la terre. Un des aliments phares est le chuño, une pomme de terre déshydratée. Sur l’Altiplano, les sols et le climat ne permettent à certaines communautés de pratiquer qu’une récolte de pommes de terre par an. Comme méthode de conservation, les Andins mettent en place durant les mois les plus froids, un procédé de déshydratation pour extraire l’amidon des pommes de terre. Le goût est… particulier, mais la méthode est ingénieuse et on ferait bien d’en apprendre la technique.
Nous participons aux différentes tâches en fonction de la saison et des besoins : fabrication de matelas en paille qui seront vendus dans les environs, récolte des excréments d’animaux pour le combustible dans les maisons.
La tonte des lamas est une vraie épreuve, un peu musclée, dont le premier challenge est d’immobiliser l’animal. Avec la laine filée, nous pourrons apprendre le tissage et la confection de vêtements chauds très appréciables en montagne.
Nous prenons la route en direction de La Paz.
Il faut compter environ 2h30 de route en transport privé, et un peu plus peut-être car il nous faut traverser l'immense et chatotique ville de El Alto, où le traffic peut parfois être assez dense.
Nous retrouvons notre guide "lustrabotas" à la station centrale du téléphérique. Les lustrabotas sont des cireurs de chaussures, qui arpentent les rues pour gagner leur vie. L'association Hormigón Armado mène le projet pour mettre en avant ces gardiens de la ville, et les inciter à partager leurs secrets du La Paz populaire.
Nous visitons le cimetière général, coloré de fleurs et peintures murales. Un lieu de recueillement, mais surtout de célébration pour les familles des défunts. Nous passons par les différentes rues alentours, transformées en marché géant, de la rue des poissons, à celle des chapeaux artisanaux, en passant par les plantes médicinales et les quincailleries en tout genre. Nous sommes introduits par notre guide local auprès des différents marchands et "caseritas". L'espace de quelques heures, nous plongeons dans la réalité populaire paceña, un moment d'échange riche et authentique.
*El Hormigón Armado travaille depuis 2005 avec les enfants et les jeunes qui travaillent et vivent dans la rue à La Paz, en Bolivie, en particulier sur les cireurs de chaussures, une population particulièrement marginalisée. Faisant partie de l'économie informelle, l'activité n'est pas protégée par le droit du travail, beaucoup sont mineurs, ont un faible niveau d'éducation et vivent dans la pauvreté. El Hormigón Armado s'efforce de défendre et de mettre en évidence la dignité du métier de cireur de chaussures.
Repas : Déjeuner inclus & dîner libre
Transferts : environ 2 heures
Nuit à l'Hôtel Naira.