L'Assiette Champenoise

Le chef n'a pas hésité à investir dans un nouvel outil de travail, dont des fours mixtes qui consomment dix fois moins d'eau. Les plaques à induction garantissent aussi entre 50 % et 80 % d’économie d’énergie. Arnaud Lallement porte une attention particulière aux saisons et aux stocks de pêche. Les champagnes qui accompagnent les mets proviennent d’une sélection de vignobles locaux dont les méthodes de production respectent les sols. Enfin, la maison applique également de longue date une politique de réduction des déchets alimentaires. Ainsi, la viande comme le poisson sont livrés non préparés, et chaque partie en est utilisée. De plus, la carte est délibérément courte, afin de réduire l’éventuel gaspillage : la formule propose trois choix d’entrées, de poisson, de viande et de dessert. Autre preuve de la fibre écolo du chef : il appelle les clients à pédaler et marcher jusqu'au restaurant.

Toutes les rénovations de l'hôtel ont été réalisées par un architecte d'intérieur de Reims. La maison à colombages du 19e siècle n'a rien perdu de son âme. En cuisine, le chef privilégie les producteurs locaux. L’agneau est fourni par la productrice locale Sophie Laluc, à moins d’une heure de là, et le bœuf provient du département voisin de la Meuse. Les fruits et légumes sont issus d’une seule source : un maraîcher rigoureusement sélectionné, installé à seulement 5 km.

Protéger son travail et celui de ses 50 salariés fait partie des combats de la maison. Le Chef Arnaud Lallement a ainsi signé une tribune dans laquelle il dénonce les plateformes de vente à emporter qui, dans un souci de rentabilité, ponctionnent des commissions exorbitantes tout en exploitant des livreurs précarisés. Il n'a aussi de cesse de valoriser son équipe à chaque nouvelle récompense sans jamais se mettre en avant. Enfin, lors de la crise sanitaire, il s'est associé l'opération "A table les soignants" en offrant des menus "tout compris", dont les boissons.

Vous êtes à Tinqueux, autant dire à Reims qui est desservie par le TGV. Il est donc aisé de découvrir tous les joyaux de la capitale champenoise : la cathédrale, le palais du Tau et l'ancienne abbaye Saint-Rémi. Depuis 2015, les "Coteaux, Maisons et Caves de Champagne" sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité. On n'hésite pas à s'éloigner de la ville pour emprunter la Route Touristique du Champagne et visiter les caves ou plutôt les crayères.

Dans cette belle et design maison bourgeoise, les 33 chambres sont spacieuses, en particulier la Suite Terrasse et ses 80 m2. Elle est équipée d'un bain jacuzzi, d'un petit salon semi séparé et d'une terrasse de 20 m2. Evidemment, comme toutes les autres chambres, elle dispose de tout ce que l'on peut attendre d'un établissement cinq étoiles : wifi gratuit, télévision, coffre-fort, minibar.

La valeur n'attend pas le nombre des années. Une première étoile au Guide Michelin à 26 ans, une deuxième à 30 ans et, enfin, la troisième en 2013. Arnaud Lallement, fils de restaurateur, a fait vite et bien. La carte, qui évolue au fil des saison, fait la part belle aux produits de la mer. Laissez-vous tenter, confortablement assis dans la salle de restaurant résolument design, par un "turbot breton simplement saisi à la plancha avec sauce au vin jaune" ou la "langoustine royale, citron caviar et nage crémée". Le chef ne manque jamais de venir saluer ses convives. Et evidemment, la cave est somptueuse. Vous reprendrez bien une petite coupe ?

Le service est à la hauteur des prestations attendues pour un hôtel de cette dimension, tant à l'hôtel qu'au restaurant. Attentif, agréable, présent sans être intrusif et jamais obséquieux.

On profite du bar et de son ambiance feutrée, bien sûr, du parc pour faire quelques pas ou s'installer sur un transat, mais aussi et surtout de la piscine intérieure chauffée, 28 degrés toute l'année. Et sur simple rendez-vous, vous pouvez vous aussi vous relaxer grâce à un service de massages (en suite uniquement). De plus, l'établissement peut se charger d'organiser des visites de Reims et sa région.